La prolongation intelligente et durable de la vie des actifs gagne en popularité au sein de l’industrie minière et métallurgique. La mise en place d’une stratégie en ce sens permet aux actifs de remplir leurs fonctions dans des conditions connues et d’atteindre une durée de vie supérieure à celle anticipée lors de la conception. Les décisions prises en vue de prolonger la vie d’un actif sont généralement basées sur des données techniques et économiques. Les analyses qui en découlent doivent démontrer que l’actif est sécuritaire et fiable afin de le maintenir en service au-delà de sa durée de vie prévue. La prolongation de la durée de vie, en tenant compte des risques associés, permet de minimiser son empreinte carbone en amortissant les GES émis lors de sa fabrication sur une plus longue période.
Pour ce faire, les entreprises ont tout avantage à adopter des plans d’intervention qui intègrent les mécanismes de défaillance des équipements et des infrastructures, les modèles de dégradation et de durée de vie ainsi que les données nécessaires pour évaluer en continu l’état de santé et la performance climatique de l’actif.
À titre d’exemple, les experts en durabilité de Norda Stelo, firme d’ingénierie, accompagne une usine de transformation métallurgique dans le cadre de la gestion intelligente de ses actifs critiques depuis plus de 10 ans, ce qui a permis de prolonger la durée de vie de ses actifs d’en moyenne 20 % (figure 1). Ce gain en longévité permet d’espacer le renouvellement des équipements et, ainsi, d’éviter les émissions de GES associés à la fabrication des nouveaux équipements. L’approche utilisée intègre les activités de maintenance, d’inspection ou de surveillance de l’état, la remise en état et tout élément externe qui pourraient affecter les coûts d’une prolongation de la durée de vie. En réalité, ce seront 37% des émissions de GES liés au remplacement des actifs de cette usine qui seront évités sur 60 ans (figure 2). Selon l’estimation des experts de Norda Stelo, le remplacement complet d’une vingtaine d’équipements peut émettre plus de 1 100 tonnes de CO2 équivalent. Cette estimation comprend les émissions liées à la production des matières premières, au transport, à la fabrication et à l’installation des équipements. Il est donc évident que la remise en état d’un actif doit être considérée comme une stratégie efficace pour minimiser les coûts totaux et l’empreinte carbone.
En vue de prolonger la durée de vie d’actifs de façon intelligente, il devient impératif de récolter, centraliser et structurer les données quantitatives et qualitatives pertinentes afin de les valoriser davantage. Une plateforme de gestion des données et de planification stratégique comme Stelar permet un calcul précis et en continu de l’état de santé, de la performance climatique et de la fin de vie de l’actif. Ainsi accompagnées, les entreprises seront en mesure de prendre des décisions rapides, efficaces et bien documentées. Elles s’offriront une solution convaincante lors d’audits ESG, de demandes de financement et de demandes de crédit carbone.
Figure 1 : Durées de vie réelles prolongée et typiques d’actifs d’une usine de transformation métallurgique à la suite d’analyses de coûts de cycle de vie
Figure 2 : Projection sur 60 ans des émissions de CO2 équivalent liées aux renouvellements des équipements de l’usine de transformation primaire